La LUCHA se trompe viscéralement

La LUCHA se trompe viscéralement

À chaque fois que la colère et les émotions s’emparent de l’esprit de l’homme, la raison s’y perd généralement. Cette tendance est observable sur tous les êtres humains qui, au delà d’avoir l’intellect, dispose surtout d’un affect encore plus important.

Par Gaéthan KOMBI

C’est malheureusement dans cette confrontation que le mouvement citoyen Lutte pour le Changement « LUCHA RDC » s’est engrené. La réprobation que dégage cette structure citoyen vis-à-vis de l’actuel président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi est telle que, rien de sérieux ne peut venir de lui. Pire encore, la LUCHA semble avoir rompu le contrat social qui, malgré tout, est encore en cours de validité entre FATSHI et la population congolaise.

La LUCHA a tort

C’est difficile d’en attendre plus de quelqu’un qui est en colère. Bien souvent, il ne réfléchit que peu couramment, car emprisonné dans la cellule de l’émotion, de ce que Platon qualifie de « Pathos ».

« Le président de la République a, à son nom, et non au nom du peuple congolais exprimé sa solidarité au peuple israélien…« 

Cette phrase, ne vous en faites pas, découle d’un communiqué publié par la LUCHA, en réponse « musclée » au soutien exprimé par Félix Tshisekedi à Israël qui subit actuellement la révolution du Hamas. Cette prise de position du Président de la RDC est d’autant plus impopulaire, à l’heure actuelle en Afrique, qu’elle ne devrait que souffrir des désapprobations. À l’instar de la majeure partie des congolais qui s’intéressent à ce séculaire conflit « Israélo-palestinien », la LUCHA a, bien que laconiquement, pris partie pour le Hamas. Sauf que, dans sa traditionnelle déferlante émotive qui suit chaque décision « inacceptable » du PR05, ce mouvement citoyen s’est laissé piégé par « l’irrationalité de l’affect« .

La LUCHA est allée jusqu’à méconnaître le statut du « Chef de l’État«  reconnu à Félix Tshisekedi, en lui déniant sa casquette de « Représentant de la Nation ». Ignorance ou Omission délibérée ? En tout cas connaissant les intelligences qui foisonnent dans ce prestigieux mouvement citoyen, j’ai bien du mal à admettre l’hypothèse de l’ignorance.

Et pourtant, la constitution est claire en ce sens, à ses articles 5 et 69.

Le deuxième article de la constitution pose les jalons de la démocratie « représentative » qu’experimente la République Démocratique du Congo. À travers les élections de 2018, qui ont, n’en déplaise à la LUCHA, débouché sur l’investiture de Felix Tshisekedi comme président de la République, un contrat social s’est naturellement tissé entre le peuple congolais et le fils du Sphinx de Limete. Ce contrat social, assorti d’un caractère synallagmatique, a accordé au surnommé « Béton » le droit de « Représenter » , c’est à dire de « Parler, décider pour le compte du peuple congolais, dont il est le légitime mandaté ».

D’où, dans son obsession de clarté et d’exhaustivité juridique, le législateur a jugé bon d’éclairer cet article 2 de la constitution, par un 69 ème, qui est plus clair et plus compréhensible. Il découle de celui-ci que « Le Président de la République est le Chef de l’État » et par conséquent, « Il représente la nation…« 

Diplomatiquement, la position d’un pays se constate à travers celle de son garant, son chef de l’État, dès lors qu’il l’est encore. Qu’elle soit en distorsion ou en concordance avec l’avis du plus grand nombre, par le simple fait qu’il symbolise son pays à l’international, sa position sur telle ou telle autre situation en relations internationales, engage tout son pays.

Non, Le Président de la République ne prend jamais une position personnelle dans ce genre de situation. Sa signature est celle du pays tout entier. Helas!

Tribune