RDC: L’armée ougandaise à son tour cible les ADF, Kinshasa attend les résultats pour confirmer

RDC: L’armée ougandaise à son tour cible les ADF, Kinshasa attend les résultats pour confirmer

Le président Félix Tshisekedi a autorisé, dimanche 28 novembre l’armée ougandaise (UPDF), à passer les frontières de son pays afin d’y traquer le groupe rebelle Forces démocratiques alliées (ADF), sujet de plusieurs attaques meurtrières, essentiellement des civils, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, entités sous une mesure  exceptionnelle.

Pour le président congolais, cela s’inscrit  dans le cadre de coopération bilatérale avec son voisin ougandais qui en dépit de tout est un pays solution. Les critiques fusent de partout dans le milieu sociopolitique pour qualifier d’insuffisants les résultats déjà  obtenus dans le cadre de l’état de siège, une mesure spéciale dans les deux régions. Le problème sécuritaire perdure, les morts se comptent, la paix, rien que la paix, jure l’homme fort du pays. Il actionne toutes les démarches.

Cette position du numéro un congolais engendre déjà des pour et des contre, au sein de l’opinion nationale. Certaines personnes emblématiques s’érigent contre cette mesure pourtant, elles  ne devraient pas. C’est la démocratie, la parole est libre, mais elle doit être réfléchie. Aucune méthode n’est bonne, est bonne celle qui produit des effets escomptés. Pour imposer la paix à l’Est de la RDC, le gouvernement doit y arriver par mille chemins car les séquelles sont bien loin ancrées dans les structures sociales et quelques individus tirent profit de cette situation inconfortable.

Leur crainte est inspirée des événements récents connus dans le passé

Dans le même esprit, la crainte ne doit uniquement caractériser l’avenir d’une nation. Par le passé, il y’a la présence sur la terre congolaise de cette armée, en tout cas le contexte n’était le même. Les prémisses pour cette éventuelle coopération sont bonnes. Déjà L’Ouganda et le Rwanda se sont rapprochés et ont signé, en août dernier à Luanda (Angola), un mémorandum d’accord et ont renouvelé leur engagement en faveur de la coopération et de l’intégration régionales. Une procédure normale qui porte bonne augure sur l’éventuelle coopération entre ces deux pays. Ce mémo se veut contraignant.

Cette mesure qui ne va entrer en vigueur du jour au lendemain, qui doit éviter les erreurs connues, et observer la précision dans sa conception et son exécution que ces deux étapes cruciales ne rendent pas l’évaluation de l’opération encore nostalgique. D’où la nécessité d’étudier tous les aspects y afférents pour redonner la joie et effacer les rides collés injustement aux populations de la région.

Les rumeurs de pillage et de la Balkanisation refont surface

Les humeurs n’ont jamais été un moyen pour diriger pays, non plus un peuple. Beaucoup d’entre ceux qui se précipitent pour dénoncer cette position sont en majorité ceux qui la soutenaient autre fois, mais sous une autre présidence peut-être. Mais qu’est-ce qui a changé ? En février 2009, les troupes ougandaises accompagnées par celles  du Rwanda ont encore intervenu en RDC sous la présidence Kabila, le motif était de traquer les groupes rebelles, à cette époque les attaques des ADF n’étaient pas aux fréquences comme celles de ces six dernières années. La traversée de ces troupes était tenue secrète, tout au début de l’opération. La situation avait provoqué le manque de confiance du président  Kabila à son président de l’assemblée nationale  du moment, Vital Khamere, lui  qui a été démis de ses fonctions par ses collègues députés suite à son refus catégorique d’approuver ladite mission de mener les assauts contre les groupes rebelles à la place de l’armée loyaliste. Une mission qui était de 15 jours, selon l’ancien président congolais, qui l’a déclaré lors  d’un point de presse en javier 2009.

Alors qu’est-ce qui explique le revirement de certains politiciens congolais surtout, ceux devenus opposants récemment !

Je pense c’est toujours le fait d’être là à s’opposer à tout. Beacoup d’acteurs  congolais s’adonnent plus à la stratégie de bouc-emissaire, la victimisation en lieu et place de stratégie de responsabilité. C’est-à-dire un grand nombre concoure à la diabolisation et crie aux loups pendant que rien de concret n’est proposé pour remédier à une situation, et celle-ci rime avec la naïveté des populations.

La partie Est du pays connaît des guerres en répétition, et à chaque fois pour calmer les esprits, un programme de démobilisation et de réintégration dans les forces armées de la République Démocratique du Congo (Fardc)  est pisté avant de signer un cessez-le-feu. Cela fait en sorte que les mutins se retrouvent dans l’armée régulière à la place de procédure habituelle de l’armée de gonfler son effectif. Les chaînes de commandement sont noyautées, l’ingérence est palpable. Ceux-là qui se font aider par les pays limitrophes laissent planer l’influence de ces derniers dans les négociations auxquelles les groupes rebelles entretiennent avec le pouvoir de Kinshasa, et du coup ces pays sont devenus incontournables dans la stabilisation de son territoire de l’Est. Par le simple fait qu’ils savent trop sur les différentes formations des groupes rebelles qui déstabilisent, et qui à la limite occasionnent beaucoup des milliers de morts et stoppent le développement socio-économique.

Faire appel aux expertises de l’armée ougandaise dans la lutte contre les guerres asymétriques est une plus-value que le Président congolais peut recourir en seconde main. Vu les attaques récentes des ADF sur le sol ougandais, l’ennemi est redevenu commun pour les deux pays.

Les ADF sont une coalition de groupes armés d’origine ougandaise dont le plus important était composé de musulmans opposés au régime au président actuel, Yuweri Museveni. Ces ougandais avaient bénéficié de l’aval du président du Zaïre Mubutu, qui a fait recours à eux pour contrer une rébellion hostile à lui dans la region dans les derniers moments de son règne, avant de devenir ce qu’ils sont devenus les années plus tard. Selon plusieurs documents. Et se sont installés sur le versant congolais des Monts Rwenzori, où ils ont érigé leur bastion.

Les prises de position des uns et des autres maintiennent la population dans une opacité et prédire le pire au cas où

« la question de la RDC, pays à la superficie immense et à l’organisation étrange des richesses frontalières« . Ces déclarations du président français, Nicolas. Sarkozy ont provoqué de grands tollés au pays de Lumumba et ont par conséquent un caractère de préparer la mentalité congolaise à songer sur un probable partage de sa richesse, une manne du ciel dans le pays. Ici, la diplomatie congolaise se doit d’être à la hauteur de la protection des sources du pays. Depuis que le monde a commencé, ce sont les intérêts qui régissent les interactions entre états.

Ces propos à l’époque avaient suscité de projet de « balkanisation » de la RDC. Mais entre-temps, la proximité de ces pays doit être profitable à tous, il faut un grand courage pour toucher la plaie de là où elle fait mal.
Redéfinir les coopérations et emmener les états à un engagement très précis dans cette coopération. Le pouvoir de Kinshasa veut en tout cas endosser sa responsabilité que quand il y a les résultats consommables par la population. Car, sa population dans une grande partie, est convaincue que son malheur vient de ces voisins ougandais et rwandais. Combattre les rebelles aux côtés des forces armées de la RDC, tout dépend de la planification. L’ennemi doit bien être localisé pour ces fins. Pour comprendre qui a fait quoi, bien entendu si l’opération est confirmée. Les forces ougandaises affichent la même motivation que celle des FARDC, après les attaques sur Kampala. Détruire le bastion des ADF.

Rossy MUHEMEDI

Actualité Sécurité