Le nouveau format « ubuesque » de la Coupe du Congo de football a laissé la voie libre à presque tous les clubs du pays.
À la ramasse ou en forme, inexistant ou en pleine activité, il suffisait peut-être finalement de ne payer que la caution exigée pour concourir à cette compétition qualificative pourtant à la prestigieuse Coupe de la confédération de la CAF.
Comme dans le rêve, les deux géants de la ville de Bukavu se sont également invités à cette fête nationale. L’O.C Bukavu Dawa et l’O.C Muungano, tous évoluant en ligue 2 zone Est-B, ont décidé de se lancer dans ce jackpot « chimérique. »
Le football étant d’abord une question de rationalité, les deux rivaux historiques au Sud-Kivu n’ont eu droit qu’à 90 minutes de compétition avant de reprendre la direction la porte.
Buda et la tradition de « Lufwatano »
Ils y sont allés et pourquoi pas nous? Si Muungano s’est engagé à la coupe du Congo, il faut que nous nous y engagions aussi.
Sans temps de jeu depuis des mois à la suite de l’arrêt inopiné de la Ligue 2, les deux représentants de la ville de Bukavu sont allés à cette compétition nationale en véritables bras cassés. Mais bon, il fallait y aller pour montrer à l’autre qu’on peut également se payer des billets d’avion aller-retour pour Kinshasa.
Kin la belle, Kin la capitale
Le rêve ça se vit, le rêve ça se réalise. Muungano et Bukavu Dawa ont bien réalisé les leurs. Ils ont fait une bonne promenade de santé, un vrai tourisme dans la capitale congolaise.
Ils vont sûrement visiter Bandal et quelques endroits chauds de Kinshasa, se familiariser avec la vie de la capitale et espérer y revenir très prochainement.
Investir dans le tonneau de Danaïdes
Si les dirigeants de l’O.C Muungano dont l’équipe fleurte avec le ventre mou du classement en ligue 2 se sont engagés d’aligner leur « ambulance » dans cette course automobile qu’est la coupe du Congo, quoi de mieux pour ceux de BUDA (deuxième au classement partiel de Ligue 2) de faire pareil?
De là surgit le dilemme de l’intelligence et des moyens. « Ceux qui ont les moyens n’ont pas d’intelligence et vice versa.«
En vrai, les deux ogres de Bukavu ont des moyens pour réaliser des grands objectifs mais manquent de bonne politique sportive. Ils préfèrent alors jeter l’argent par la fenêtre en se donnant le luxe de participer à une compétition nationale sans aucune préparation.
Était-ce pour réellement compétir ou pour montrer ses biceps à son rival ? Une chose est sûre, les deux, tels des vrais aventuriers sont tous rentrés bredouille de leurs mésanventures kinoise.
En attendant, place à la Jeunesse Sportive de Bukavu, l’autre équipe de la ville pour sauver l’honneur. Les Jeunes reçoivent ce mercredi au stade des Martyrs la J.S Bazano (tombeur de leurs aînés, Shala) en quart de finale après avoir passé le cap de huitièmes sur fond d’une victoire par forfait.