Goma: qui est derrière le kidnapping des enfants ?

Goma: qui est derrière le kidnapping des enfants ?

Grand Dossier

Le kidnapping des enfants dans la ville de Goma devient de plus en plus une monnaie courante. Juste pour le mois de janvier et février 2022, quatre enfants ont déjà trouvés la mort à travers ce réseau mafieux mis en place par des gangs dans la ville de Goma.

Ville de Goma, vue aérienne d’une partie. Droit Tiers.

Cette pratique très dangereuse à l’égard des enfants est devenue un commerce incontournable en ville de Goma et dans ses territoires environnants (Nyiragongo et Masisi) où les enfants sont kidnappés/ emportés. Et malgré le paiement de la rançon par leurs familles, ces enfants sont exécutés par leurs ravisseurs. Cette situation qui inquiète des organisations qui défendent les droits des enfants dans la province du Nord-Kivu.

« Nous regrettons fort de cette situation de kidnapping qui devient une réalité en ville de Goma. Chaque jour, nous subissons la pression des kidnappeurs qui utilisent les réseaux des télécommunications pour exiger le paiement d’une rançon auprès des familles des victimes. Le grand regret c’est de voir que les enfants deviennent aussi ces derniers temps des otages. A lancé Amadi Twaha, coordonnateur du parlement d’enfants au Nord-Kivu avant de poursuivre :

«le réseau Airtel est souvent utilisé par ces bourreaux, chose déplorable. Mais quand les gens exigent à cette société de géolocaliser ces les kidnappeurs, la société se réserve en avançant pour prétexte, attendre l’autorisation de Kinshasa, pour livrer pareilles informations. Donc pour nous, nous demandons au gouvernement congolais, de faire le suivi avec rigueur à la société Airtel, pour qu’elle livre les données avant, pour essayer de sauver les otages. La société doit aussi travailler avec les services de sécurité pour mettre fin à cette pratique, afin que les droits des enfants soient respectés»

La société de télécommunication Airtel, accusée d’être complice par quelques familles victime de kidnapping au Nord-Kivu

Illustration du kidnappeur au téléphone, capture

Airtel a été traduite en justice par des familles qui pensent que:

« La société observe une sorte de légèreté totale dans la gestion des dossiers de kidnapping. Cela s’explique par le fait que la plus part de ravisseurs utilisent ce réseau pendant des appels pour exiger le paiement de la rançon auprès des familles victimes. Cette société est complice avec tous les ravisseurs », dénonce une famille victime.

Et de poursuivre :

« Comment expliquer que depuis plusieurs années, Airtel ne parvient pas à localiser même un kidnappeur pourtant la société a un système de géolocalisation ?« 

Apport de la justice.

Certes, l’exigence à une société de télécommunication à l’occurrence Airtel puisse fournir des données de géolocalisation des appels effectués, cette tâche revient dans les compétences de la justice. Dans la mesure du possible, la société Airtel a confirmée « n’avoir jamais eu la demande de services de sécurité pour fournir pareilles informations », nous affirme une source anonyme.

Silhouette kidnapping, capture.

Ce qui donne une interprétation qu’il n’appartient pas aux familles victimes de kidnapping d’imposer à la société de retrouver/géolocaliser les bourreaux, mais plutôt aux services de sécurité de le faire.

Pendant ce temps, Goma considérée par les uns comme une ville touristique, est aussi qualifiée comme un mouroir par les autres, vue les cas d’assassinat et de kidnapping enregistrés dans cette ville sous un régime de l’État de siège.

En ce sens, il faut noter que malgré les efforts mis en place par les services de sécurité, la pratique du kidnapping est toujours fréquent à Goma dans certains quartiers (Mugunga, Ndosho, Majengo et kyeshero ), sur l’axe Goma-Nyiragongo-Rutshuru et, sur l’axe Goma-Masisi, où les personnes sont souvent emportées en brousse vaille que vaille, par des ravisseurs.

« Il y a une sorte de plaisanterie dans la gestion des dossiers de kidnapping à Goma. Vous verrez des présumés kidnappeurs identifiés et arrêtés avec preuves à l’appui, mais quelques jours après, ils sont libres. Comment voulez-vous que nous la population nous puissions dénoncer encore ces gens. Les magistrats ont ce devoir de traiter ces genres de dossiers avec plus de fermeté« , s’indigne un jeune de Goma.

Enfin, reste à savoir la finalité du dossier des familles de victimes à la société de télécommunication Airtel, cette dernière accusée d’être complice dans cette pratique (non repérage des ravisseurs et facilite le paiement de la rançon via la monnaie électronique auprès des kidnappeurs).

Espérons que la date du 01 mars 2022, le juge en charge du dossier Airtel et familles des victimes, aura à éclairer l’opinion publique, en remettant chacune des parties sur sa raison.

Amiral Senghor et Fiston Issemwami

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