Zambie: L’Afrique enterre  un des derniers héros des indépendances des années 60

Zambie: L’Afrique enterre un des derniers héros des indépendances des années 60

Le père de l’indépendance zambienne, Kenneth Kaunda sera inhumé ce mercredi 7 juillet à Lusaka dans un cimetière voulu par les autorités zambiennes et non pas dans le lieu souhaité par sa famille. Il s’est éteint le 17 juin, à l’âge de 97 ans.

La Zambie organisait, le vendredi dernier, des funérailles nationales en présence de nombreux dirigeants et représentants du continent venus honorer sa mémoire.Surnommé le « Gandhi africain », Kenneth Kaunda avait réussi à défaire l’ancienne Rhodésie du Nord de la tutelle britannique en 1964, sans effusion de sang.

Il est « mort paisiblement » dans le début de l’après-midi du 17 juin, dans l’hôpital militaire de la capitale zambienne où il avait été admis pour une pneumonie. Saluant le départ d’une « icône africaine », l’actuel président zambien Edgar Lungu a déclaré dans son hommage avoir appris de Kenneth Kaunda « l’importance du patriotisme et de l’unité nationale ».

Sa disparition marque « la fin d’une époque », ont estimé lors de la cérémonie les chefs d’État ghanéen, Nana Akufo-Addo, et sud-africain, Cyril Ramaphosa. Ce dernier rappelant que Kenneth Kaunda était le « dernier leader survivant de la génération qui a ouvert la voie à la libération de l’Afrique colonisée ».

Un « géant parmi les hommes », selon Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine qui a lui aussi fait le déplacement, sans qui l’organisation panafricaine « n’existerait pas ». Le ministre britannique pour l’Afrique, James Duddridge, a lui exprimé la « tristesse » de la reine Elizabeth II, soulignant la perte d’un  »grand homme ».

L’enterrement de Kenneth Kaunda prévu mercredi à Lusaka sera « la plantation d’une graine » d’où naîtra un nouveau panafricanisme « libéré de la corruption », a présagé le président du Malawi, Lazarus Chakwera.

Le « Gandhi africain » né le 28 avril 1924 dans la mission de Lubwa, au nord-est du pays.

De parents malawites, « KK » était considéré à la fin de sa vie comme un sage sur le continent africain, même si ses opposants avaient vu en lui un autocrate ayant ruiné son pays.

Au pouvoir pendant 27 ans, son long règne a été en grande partie placé sous un régime de parti unique. Se décrivant lui-même comme « un humaniste chrétien », Kenneth Kaunda fut l’un des plus fermes opposants au régime raciste d’apartheid en Afrique du Sud et a offert une solide base arrière au Congrès National Africain (ANC) de Nelson Mandela, qui organisait depuis Lusaka la lutte armée contre le pouvoir blanc.

Il a aussi apporté un soutien actif aux luttes de libération dans toute l’Afrique australe. En 1990, de violentes émeutes, sur fond d’autoritarisme croissant, l’obligent à se résigner au multipartisme. Il perdra les premières élections démocratiques, en 1991, face au syndicaliste Frederick Chiluba.

« C’est ça le multipartisme, un jour on gagne des élections, un jour on en perd, ça n’est pas la fin du monde« , avait-il dit à la télévision, au lendemain de sa défaite.

La rédaction.

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