Festival Amani : À Bukavu, il faudra redoubler d’efforts

Festival Amani : À Bukavu, il faudra redoubler d’efforts

Bukavu est une ville particulière, avec une population culturellement différente de celle de GOMA, bien qu’il serait saugrenu d’en nier les rapprochements. Dernièrement au Festival de Rap et Slam, qui a notamment connu la présence de la Méga star YOUSSOUPHA, je me suis personnellement enquéri du niveau d’appréhension des Bukaviens vis-à-vis des événements culturels de ce genre. Par ici je ressasse quelques constats et formule quelques recommandations pour les organisateurs de la 9e édition du festival AMANI qui ont, par defaut à les en croire, choisi l’ancienne Constermansville comme fief de cette dernière.

Bukavu, une culture moins festivalière

Il est évident que, tout comme l’appétit vient en mangeant, la culture est également la résultante d’une certaine répétition. Pour la première fois de son histoire, la ville de Bukavu va abriter un festival dont elle ne recevait que des échos positifs de son voisin Goma.

Le contexte est naturellement différent. En matière d’accoutumance aux festivals, les deux villes sont à des niveaux différents. Ainsi comme on pouvait le constater, lors du recent FESTIRAS, qu’on peut, par procuration, qualifier de l’avant festival Amani, on a constaté une grosse réticence des Bukaviens et Bukaviennes à rejoindre le collège Alfajiri et pourtant, le casting était de rêve.

Nous avons été surpris du faible engouement, comparativement à Goma où la ruée vers les billets du festival est devenue une gymnastique à casser les nerfs. Cette désaccoutumance culturelle se résume également par la célèbre phrase « Je ne peux pas payer tant d’argent pour aller regarder un musicien que que je peux suivre gratuitement à la radio ou à la télé, et dont j’ai même des morceaux dans mon téléphone » ironisait souvent les Bukaviens à qui on proposait les billets pour aller vivre le show du grand Youssoupha.

Le contexte administratif

Si j’ai bien lu l’annonce, c’est à l’Athénée d’Ibanda, en plein centre ville que se tiendra ce 9e festival Amani. Un cadre très spacieux, énorme et idoine pour accueillir un tel événement. Cependant, mon inquiétude réside au niveau de l’actuel régime de gestion de la ville tel qu’imposé par le Gouverneur de province.

Ceux qui ont fait Bukavu depuis quelques mois, sont au courant de l’interdiction des taxis motos à se pavaner dans le centre ville. Une décision salutaire étant donné le nombre d’accidents évités et les embouteillages annulés, mais le prix à payer reste la carence de moyens de transport en ville.

Cette situation ne fait qu’exacerber la coupure de la ville en deux ou plusieurs zones. La commune d’Ibanda semble davantage s’esseuler des autres communes (Kadutu, Bagira). La circulation se complique et les interactions se compromettent de plus en plus. Cette situation serait l’autre blocage de l’organisation réussie de la 9e édition du festival Amani à Bukavu.

La ville est très vaste et faiblement reliée. Lors de FESTIRAS, j’ai appris que certaines communes, quartiers, avenues n’ont pas été atteint par les annonces de l’arrivée de Youssoupha. « Tout s’est passé en ville, nous on en savait rien« , se plaignaient quelques gars de la commune de Bagira que j’ai personnellement rencontrés.

Bukavu est vaste, très vaste même. Les communes sont enclavées les unes des autres. Le premier chantier des organisateurs de cette 9e édition du festival Amani devra consister à atteindre tous les coins de la ville. Ensuite il faudra faire comprendre aux Bukaviens, via les médias et autres oitils de communication, l’importance de dépenser 1$ pour participer à un festival de paix. Pourquoi pas également avancer l’heure de la clôture vu les embouteillages et les trasports toujours compliqués le soir à Bukavu.

Un mois encore. Ça peut se faire

Gaéthan KOMBI

Culture Société