Nord-Kivu : un élu du peuple compte des morts dans les provinces sous État de siège

Nord-Kivu : un élu du peuple compte des morts dans les provinces sous État de siège

Le député national Jean-Baptiste Kasekwa, élu de la ville de Goma a transmis ce jeudi 9 septembre 2021 au parlement et au sénat le rapport de monitoring de la situation sécuritaire dans les territoires de Beni (Nord-Kivu), Irumu et Mambasa (Ituri) au cours des 4 premiers mois de l’État de siège.

C’est un bilan largement mitigé sur la situation sécuritaire que l’élu de goma a présenté aux présidents des deux chambres du parlement qui, depuis le mois de mai dernier, que l’état des sièges est prorogé dans ces deux provinces.

« 596 civils ont été tués pendant cette période, soit une moyenne de 5 personnes par jour, avec un pic de 7 personnes tuées par jour au cours du premier mois de l’état de siège. malheureusement, nous assistons à nouveau à une montée vertigineuse de massacres avec un nombre de 74 civils tués en 10 jours, soit du 27 août au 5 septembre 2021. il y a péril. comparé en 2018 (914 tués, soit un taux de 3 civils tués par jour), 2019 (1070 civils tués, soit un taux de 3 civils tués par jour), 2020 (1569 civils tués, soit 4 personnes tuées par jour), l’État de siège apparaît paradoxalement comme la période la plus meurtrière du calvaire de Beni, Irumu et Mambasa », écrit le député dans sa correspondance adressée à Christophe Mboso et Bahati Lukwebo respectivement président de l’Assemblée Nationale et du Sénat en République Démocratique du Congo.

De ce bilan macabre, Jean-Baptiste Kasekwa estime qu’il serait mieux de recadrer conséquemment l’état de siège afin d’éviter la perception de plus en plus répandue dans l’opinion d’après laquelle les députés nationaux et sénateurs autorisent la prorogation successive de l’État siège.

« La flambée des massacres telle que observé depuis la fin du mois d’août et début septembre 2021 avec une moyenne identique à cette période du premier mois de l’état de siège (7 civils tués par jour) devrait interpeller le parlement à faire montre de plus de responsabilité dans l’exercice de ses prérogatives constitutionnelles en matière de prorogation et de contrôle de l’état de siège. Un recadrage conséquent de l’État de siège s’avère urgent afin d’éviter un enlisement de la situation sécuritaire dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu aux conséquences plus graves », pense cet élu de la ville volcanique de goma.

Notons que l’État de siège avait été décrété par le président Félix Tshisekedi dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu dépuis le mois de mais 2021 et prorogé à septs réprises par les deux chambres du parlèment congolais, dans le but d’instaurer la paix dans ces deux régions.

Josué Bulonfu

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