Kinshasa en pleures, la capacité proactive de l’Etat mise à nue (tribune)

Kinshasa en pleures, la capacité proactive de l’Etat mise à nue (tribune)

PLEURONS ET SURTOUT RELEVONS-NOUS

MON AVIS PAR RAPPORT AU RECENT DRAME DE KINSHASA DÛ AUX INONDATIONS

Tribune de Gaethan KOMBI

Chers congolais, réfléchissons, posons-nous des vraies questions, ne donnons pas raison à Hegel qui pense que « le nègre est l’homme de l’immédiateté, qui ne sait pas s’adapter à son environnement, qui vit dans l’espace tel qu’il le trouve« . Nous sommes tellement habitués à subir les catastrophes natutelles que nous en sommes à un nombre record des deuils nationaux. SOMMES-NOUS SIMPLEMENT VOUES A PLEURER? NON!

Il y a quelques mois j’alertais sur l’urbanisation complètement en vogue à Kinshasa et à Bukavu. Mais comme la politique congolaise n’a jamais eu d’approche proactive, voilà où nous en sommes. DIRIGER c’est PREVOIR avant tout.

Plusieurs causes sont avancées pour expliquer cette tragique inondation. Ce problème est manipulé selon qu’il s’agit de la majorité ou de l’opposition. Personne ne veut attaquer, peut-être par ignorance les causes profondes, ou par contrainte. Condamnés à satisfaire les besoins immédiats de la population, les dirigeants sont contraints de rester focus sur les éléments conjoncturels au lieu de creuser plus loin pour trouver des solutions durables aux problèmes qui se présentent dans une forme de sporadicité.

La théorie de FLECHE de ZENON ou encore le principe ONE BEST WAY de TAYLOR selon lesquelles « La survenance des éléments conjoncturels fait que les décideurs élus pour un mandat perdent de vue la finalité de leurs visions et esquivent les problèmes profonds« , expliquent mieux ce désintéressement politiquement justifié mais moralement injustifié des politiques congolais sur l’éternel problème d’aménagement du territoire de Kinshasa.

Pour en finir une fois pour toute, et pour ne plus déplorer d’autres pertes dans la capitale, je propose aux autorités au pouvoir d’affronter finalement la cause profonde du problème. Et à mon avis, la cause principale n’est pas la construction désordonnée dans les zones inhabitables comme pense notamment Martin Fayulu et d’autres analystes, encore moins le problème d’aménagement du territoire. J’estime que LA MAUVAISE RÉPARTITION DES RESSOURCES DU PAYS en est la raison principale.

Plus de 80% du budget du pays est consommé dans la capitale Kinshasa. Du coup, les populations des provinces, fuyant les conditions précaires de leurs terroirs (La pauvreté, l’insécurité, le chômage…) migrent en masse vers la mégalopole qu’est Kinshasa, espérant y trouver le mieux-être. Il existe un tel déséquilibre du niveau de développement que, même dans les langages, beaucoup d’observateurs étendent, à tord, les seules réalités de Kinshasa à toutes les provinces.

Toutes les opportunités de travail meurent dans les bureaux climatisés à Kinshasa, les provinces ne reçoivent que des miettes dans le cadre du semblant politique. Et pourtant, du moins théoriquement, la majeure motivation de la décentralisation comme mode de gestion administrative, c’est le développement équilibré entre toutes les entités du pays.

Kinshasa se surpeuple davantage et le besoin d’habitation devient poignant. La ville ne respire plus. Les gens construisent de partout, même dans des zones inhabitables. Kin La Belle a besoin d’un desengorgement. Cela passe incontestablement par l’amélioration des conditions de vies dans les provinces et l’équilibre de développement entre la capitale et les provinces.

Tribune