« Bumbafus », C’est choquant, mais interpellateur

« Bumbafus », C’est choquant, mais interpellateur

Par Gaéthan KOMBI

Le réalisme, une doctrine sociale pour laquelle j’agite mon drapeau, m’oblige à dire ce que je pense, de manière franche et précise. Nommer les choses, chacune en son nom, sans les euphemiser ni les occulter, de peur de blesser les concernés.

Le réalisme ou mieux le franc-parler, s’avère souvent offensant, désobligeant même, mais, comme le pense également l’opposant français Jean-Luc Mélenchon, cette doctrine reste la seule pouvant permettre une étude plus objective d’une réalité, simplement parce que cela n’est possible qu’en disant ce qui est.

L’honorable Josué MUFULA a dit ce qui est

La langue lui a peut-être fourchée, sans qu’il ne le sache, puisque dans le feu d’une réaction épidermique, mais avec un peu de recul, j’ai retenu une chose : Il a dit ce qui est. Oui, « Nous votons pour des Bumbafus » et le regrettons toujours après. Lui aussi est un député ? S’interroge-t-on souvent, après avoir commis ce forfait. Chaque peuple mérite ses élus, dit-on.

Les assemblées législatives, nationales et provinciales, et bientôt municipales et urbaines, sont des parfaits reflets du peuple. L’explication est simple: Les élus qui y pondent des lois sont l’émanation directe, et quelque fois indirecte, mais du peuple. Ils sont donc comme les fruits du peuple, disséminé à travers le pays. N’est-ce pas qu’au fruit reconnaît-on l’arbre ?

Si les élus d’un peuple sont des « Bumbafus » selon les propres-mots de l’élu de Goma, ce que le peuple lui-même, pris dans sa globalité, est un peuple « idiot », comme aimait scander l’un de mes enseignants à l’Université. Et donc, au lieu que cela déclenche une furie populaire, dans un peuple promoteur des « Bumbafus », il sied plutôt de méditer sur ces phrases crues, mais qui, malheureusement, nous permettent de découvrir ce que nous sommes en tant que peuple. D’un peuple idiot proviennent des élus idiots.

Le franc-parler fait mal, mais il permet de se « remettre en cause ». Ce n’est que quand la vérité est racontée, aussi blessante soit-elle, que le prise de conscience est possible. Les propos jugés insolents de Donald Trump envers les pays africains « Pays de merdes » étaient en vrai plus interpellateurs que dédaigneux. Ils nécessitaient donc et avant tout un discernement, plutôt qu’une déferlante de réactions d’égo venant des dirigeants et des peuples africains incapables de prendre en main leur destin.

« C’est parce qu’il l’a dit que nous devons y penser » Voilà le plus gros avantage des Réalistes. Eux, ils disent, avec la plus grande franchise qui soit, les indécences que le commun de mortel sait et préfère taire, du fait des avantages moraux qu’il tire de ce silence.

Non, ils ne sont pas fous, ni dégénérés, les réalistes sont les premiers moderniseurs d’une société. Leur intrépidité les pousse à nommer les ignominies que l’on préfère enfouir dans les tabernacles d’interdits.

Les Réalistes se permettent, ils se lâchent, sans filtre ni langue de bois.

Politique Tribune