Football : Jude a tout compris, Jude Le Chambreur, Jude Le Conquérant

Football : Jude a tout compris, Jude Le Chambreur, Jude Le Conquérant

Très rapidement, Jude Bellingham veut marquer son territoire en Espagne. Tant mieux parce que, comme l’a dernièrement dit Mbappé : « le football a changé ». Les légendes ne naissent plus que du simple fait de leurs savoir-faires Elles se tracent elles-mêmes une route des princes.

L’aisance technique de Lionel Messi, le sens de but de Cristiano Ronaldo, ne sont pas les seuls éléments qui en ont fait des icônes du football planétaire. Bien d’autres facteurs sont rentrés en jeu. C’est ces aspects dont semblent s’inspirer plusieurs jeunes joueurs, qui s’y identifient davantage.

Parti de Dortmund comme un « bon joueur de football », l’intention de Jude Bellingham est de passer ce cap, changer ce statut, gravir quelques échelons, afin de rentrer au panthéon du football planétaire.

Pour cela, l’ancienne coqueluche de Dortmund veut marcher sur les traces de ses prédécesseurs au Réal Madrid. Rien qu’avec le fameux numéro « 5 » de Zinedine Zidane, les intentions du club madrilène et du joueur sont clarifiées : Devenir la prochaine légende du club. Mine de rien, le seul savoir-faire ne suffit pas. Il en faut beaucoup plus. Tous les grands joueurs avant lui l’ont compris.

Débarquer très jeune, dans un effectif pléthorique , celui du meilleur club au monde, avec toute la pression qui va avec, sérieusement il faut avoir des nerfs solides. Mais pas que!

Depuis quelques années maintenant, j’ai placé mon curseur sur l’évolution des bons jeunes joueurs, leur progression en carrière et leur métamorphose. Delà, j’ai compris que pour être « Très grand, parmi les grands », un crack ou un espoir comme on aime les appeler, doit, au delà de son talent pur, développer un petit côté « Chambreur, taquin« . Même les grands comme CR7 et Messi ont eu à recourir à cette stratégie quand ils étaient en panne de confiance.

La Calma de Ronaldo

Lui, c’était le spécialiste. Cristiano Ronaldo combinait intelligemment son fort potentiel, son immense mental et son côté chambreur. Il adorait taquiner l’équipe adverse, au point d’en retirer la bronca de tout le stade. Ce n’est pas pour rien que « c’était le joueur le plus sifflé au monde ». Était-il insupportable à ce point ? Tout ce que je retiens c’est ses 5 ballons d’or et son armoire à trophée archi-comble.

J’ai encore en mémoire un des classico mythique (Réal vs Barça), quand, en réceptionnant une passe de Ozil, CR7 parvenait à battre, dans un angle « impossible » le portier Pinto du Barça. C’est alors qu’il s’avança vers le public du Barça, venu par milliers au Camp Nou, et leur demanda de « La fermer et de rester calme ». Un geste taquin, qui est resté dans les annales du football. « Puta Ronaldo », scandaient en retour les supporters du Barça à chaque fois que celui-ci touchait le ballon.

En vrai, c’est ce que lui, Ronaldo cherchait. De nos jours, plusieurs joueurs, généralement ceux qui sont en quête de confiance et de personnalité, s’attirent volontairement les sifflets, les insultes des publics adverses, à travers des petits gestes taquins, dans le but de transformer notamment cette vague d’insultes en énergie positive. C’est ce sur quoi s’est bâtie le gros de la carrière de Cristiano Ronaldo dont le talent n’exigeait pourtant pas autant pour faire des différences. Sauf que le chambrage, le clash…sont devenus des outils indispensables dans la route vers le sommet du football.

Le maillot de Messi

On dirait que c’est le seul joueur au monde qui se plaisait dans son petit tempérament d’ange. Sauf que, même Lionel Messi, le plus grand footballeur de la planète, a un jour recouru à cette « salle stratégie ». Et ce fut, sans conteste, son plus grand clash de l’histoire des classicos entre le Réal et le Barça.

Dans la soirée du 23 Avril 2017, l’on joue la dernière minute de temps additionnels du classico retour au Santiago Bernabeu. Le marquoir indique encore 2-2. Sur une passe en retrait de Jordi Alba, Messi, à l’entrée du grand rectangle, loge une belle frappe dans les buts de Keylor Navas. Un séisme au Bernabeu! Et Pendant que tous les joueurs du Réal et le public du Bernabeu s’écroulent, La Pulga enleve son maillot, il le leur brandit pour leur rappeler son nom. Cette image fait le tour du monde, et son influence fut immense, au point que son éternel rival, Cristiano Ronaldo reprit le même geste quelques semaines plus tard, lors de la super coupe d’Espagne contre le Barça.

C’est difficile de lire dans l’esprit de Leo Messi en ce moment là pour trouver la parfaite interprétation de son geste. Tout ce que je retiens, c’est son inclination à « Chambrer » le Réal Madrid contre qui, son club, le Barça mène une rivalité séculaire. Messi voulait aussi clasher ? Pour quoi faire ? La même réponse, comme celle donnée ci-haut redonde. Dans le football, Se faire détester reste la manière la plus sûre de prouver ensuite sa grandeur.

Vinicius le petit chambreur

C’est devenu sa marque de frabrique. Vini est un petit chambreur, qui passe son temps entrain d’enerver ses adversaires. Doté des gestes techniques insolents, à la limite ridiculisants, le petit chouchou madrilène ne se prive pas du plaisir sur le terrain.

En marquant des buts, il esquisse souvent ses petites danses, devant le public adverse. Un geste peu apprécié par l’autre camp. Lors du fameux Valence-Réal, de la saison dernière, le nouveau numéro 7 Merengue, a même affronté tout l’Estadio Mestalla avec une attitude « provocatrice ». D’un geste de main, Vini a clairement montré aux supporters de Valence « le bas », c’est à dire « la relégation », alors que le club luttait farouchement pour le maintien.

Vini le chambreur, Vini le plaintif… Bien des qualificatifs à coller au petit prodige brésilien. Mais, le comble est qu’il se sent bien quand il reçoit des « puta » des tribunes. Lui, comme son idole CR7, transforment ça en énergie positive.

Bellingham a tout compris

Au vu des echecs des précédents coups du Réal au mercato (Hazard, Jovic, Diaz…) rares sont ceux qui entrevoyaient l’adaptation facile et rapide de Jude Bellingham au sein de l’effectif madrilène. Même certains de ses nouveaux coéquipiers, à l’instar du très septique Tony Kroos, ne l’imaginaient guère.

Et pourtant, celui qui est venu plus comme un joueur d’avenir, autant que Tchouameni, Camavinga ou Arda Guler, est entrain de s’impatroniser en ligne d’attaque du plus grand club au monde. Il en est d’ailleurs devenu, dans un laps de temps, la principale gâchette. La question c’est ; D’où vient cette confiance ?

Depuis ses premiers pas dans les stades espagnols, j’ai vu en Bellingham un conquérant, qui vient « gagner ». Face à Bilbao, dans le bouillant San Mames, un stade où les nerfs fragiles se perdent, Jude a montré qu’il a tout compris.

Son petit geste « chambeur« , fixant les tribunes adverses, brandissant hautement les deux bras, en est l’illustration parfaite. Jude veut conquérir l’Espagne. Pour ça, il ne se prive pas des petits gestes « chambreurs », qu’il veut transforme en motivateur.

La fameuse formule : « Ne le chambrez plus si vous voulez le battre. Plus vous le faîtes, plus Ronaldo vous détruit », qui s’apparentait à Cristiano Ronaldo inspire plusieurs jeunes joueurs. Ils se livrent volontairement aux jeux de chambrage afin de se trouver une raison de briller. Brilleraient-ils sans chambrer ? Oui, mais peut-être pas avec une telle obstination.

Retenez bien ; Plus Jude sera insulté, plus il performera.

Oui, Jude a tout compris.

Gaéthan KOMBI

Actualité Sport