Guerres à l’Est de la RDC: longtemps resté dans la marmite, le Rwanda se voit endosser le chapeau des désastres sécuritaires

Guerres à l’Est de la RDC: longtemps resté dans la marmite, le Rwanda se voit endosser le chapeau des désastres sécuritaires

Tribune de Rossy Muhemedi, Éditorialiste et chercheur en communication

De 2002 à 2022, la République démocratique du Congo se voit négocier sa souveraineté avec des belligérants. Les bienfaits de son sol et sous sol avaient laissé plusieurs pays occidentaux sans mot lors des périodes de la colonisation. Le plan de déstabilisation du pays avait cependant suivi après les années de son indépendance, situation appelée << colonie d’exploration >>. Le tout premier Premier ministre du pays, Emery Patrice Lumumba fût assassiné lors de ses démarches d’autonomisation du Congo Kinshasa.

L’appartenance idéologique dans le monde libre appelle à être coriace pour assurer sa place, le successeur du héros de l’indépendance congolaise l’avait bien maîtrisé, le Maréchal Mobutu, s’imposait dur comme fer dans la sécurité de ses compatriotes. Les velléités sécessionnistes voyaient le jour et étaient étouffées. Dans les années 90, l’ombre de guerre d’occupation s’installe sur la RDC, et c’est du côté oriental que le grand baobab de l’Afrique centrale sera éventré. Les pays comme le Rwanda tête d’affiche, impose sa main de chef dans l’administration congolaise sous la bénédiction de quelques puissances occidentales et des firmes multinationales pour s’accaparer à moindre coût les matières nécessaires pour leurs industries et du coup, elles ne reconnaissent pas la version congolaise dans ce qui est appelé <> à en croire certains rapports indépendants.

De 1998 à 2002, le Rwanda règne en maître au Congo par ramification des natifs du pays, le chaos est installé, le pillage s’en suit et le pays se voit ingouvernable. Les initiatives des pourparlers se déchaînent et ne dégagent rien du concret en terme de retour de paix, la misère élue domicile sur un territoire capable de nourrir un grand nombre d’individus sur le continent grâce à ses terres arables.

Le sens nationaliste congolais perdait son orientation car le pays très infiltré par les gouvernements qui ont intervenu lors de la guerre dite de <> menée par la rébellion de l’Afdl dirigée par Laurent Désir Kabila, à savoir le Burundi, le Rwanda et l’Uganda. Le trou dans lequel se situe le Congo Kinshasa est profond et devient incapable de protéger ses citoyens, surtout ceux de l’Est du pays dans des situations généralisées de violences des droits de l’homme et de l’impunité, l’autorité de l’État étant absente dans plusieurs milieux. La question de défense de peuple minoritaire (tutsi) sert d’alibi pour les expéditions rwandaises sur les provinces du Kivu, la vraie raison reste cependant le pillage des ressources congolaises.

La communauté internationale ne s’accordait pas unanimement sur la position à prendre sur la crise congolaise pourtant le bon sens l’obligeait. Les populations de la partie orientale du pays se retrouvent sur l’emprise rwandaise, la colère très palpable enfle dans les manifestations organisées par les sociétés civiles et mouvements citoyens qui voyaient le jour pour condamner et dénoncer les agressions répétées de forces armées rwandaises dans leur pays(RDF), la prise en charge devenant alors nationale, la communauté internationale qui semble boudée le peuple congolais. Les mobilisations contre les expéditions cavalières du Rwanda
se succèdent et rassemblent tout le pays, jusqu’à attirer cette fois l’attention de communauté internationale.

Le discours nationaliste du président de la RDC, lors de son adresse à ses concitoyens en ce début du mois, Félix Tshisekedi a appelé les congolais de tout bord à un sursaut patriotique pour sauver la patrie dans les guerres d’agressions injustement infligées par son voisin rwandais. Laquelle adresse, a fait bouger des lignes, à en juger sur le nombre des jeunes qui affluent dans l’armée pour protéger la souveraineté congolaise. Les lignes ont aussi bougé dans le concert des nations à observer au nombre des condamnations dont est sujet le Rwanda aujourd’hui pour son appui sans nul doute aux rebelles du M23, un groupe armé possible mutation du RCD, une rébellion à majorité tutsi soutenu par e Rwanda, créée lors de la chute de Mzee, en 1998.
Le ton change au Conseil de sécurité des nations unies, aux États-unis, à l’Union européenne à travers son parlement et dans les nombreuses chancelleries de grandes puissances, citant nommément ou presque le Rwanda dans la persistance du chaos sécuritaire à l’Est de la RDC, ce qui n’était pas le cas antérieurement. Les efforts des organisations sous régionales à l’occurence la communauté de l’Afrique de l’Est( EAC), dans le souci de rétablir la paix dans cette partie avec l’envoi des troupes militaires d’imposition de paix qui arrivent sur place, semble augurer un soulagement pour les populations de ces milieux.

L’image du M23 actuellement

Un mouvement rebelle des individus congolais qui se veulent revendiquer pour leurs droits et cherche de l’assistance militaire dans d’autres pays pour imposer ses mêmes revendications, d’après l’histoire, cela ne s’est jamais déroulé, sinon, les principes du fonctionnement d’un État ne seront plus valables. Les milieux d’opérations pour ce groupe rebelle restent naturels, d’où l’affirmation de possible plan de balkanisation, ces idéaux ne sont pas partagés par le reste la communauté congolaise, d’où la plus grande faiblesse de ce mouvement, la bonne gouvernance oui, mais les dictionnaires sont différents à ce niveau. La communauté internationale l’a compris, il faut éviter une boucherie humaine inutile pendant que la porte de sortie est visible. Le Rwanda doit en tout cas penser à diversifier son économie autrement sans permanement songer aux matières premières congolaises, pour son développement. Il y a un peuple sur ce territoire là, et il veut bien aussi sortir de la misère. C’est dans l’obligation de tous de respecter les limites des uns et des autres. Le M23 doit négocier en position de faiblesse maintenant car les condamnations et forces mises à sa charge doivent prouver leur raison d’être. L’issue politique pour cette crise est perceptible mais à une faible intensité.

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