Nord-Kivu: mise en garde des autochtones de Nzulo, un contre poid à l’ICCN

Nord-Kivu: mise en garde des autochtones de Nzulo, un contre poid à l’ICCN

Depuis plusieurs années, le village Nzulo, un de ceux qui composent le groupement Kamuronza en territoire de Masisi fait l’objet de plusieurs altercations entre les autochtones et l’Institut Congolais pour la Conservation de la nature(ICCN).

Pendant que certains agents de cette institution étatique installent les pancartes en ville de Goma interdisant la construction des maisons dans le village de Nzulo sous prétexte que cette partie appartiendrait au parc nationnale de Virunga, la population dit avoir le droit de propriété pour occuper cette terre.

Suite à cette situation, Maliro Musemakweli, chef du village, retrace l’historique de l’occupation de cette terre et met en garde les personnes utilisées par l’institut congolais pour la conservation de la nature qui instrumentalisent la population de cette contrée.

« Depuis lundi, nous avons constaté l’installation de pancartes dans la ville de Goma. Ces pancartes, mises en place par certains agents de l’ICCN par un certain Méthode Uhoze, visent à décourager certains habitants de n’a pas acheté des parcelles à Nzulo. Car selon lui, ces terres appartiennent à l’ICCN. Pour notre part, nous avons des preuves solides démontrant que la terre de Nzulo appartient aux autochtones. La première est une note de 1948 qui a réuni l’état congolais, alors sous administration belge, et les autochtones ».

Et de poursuivre: « Nous avons reçu l’attestation de non et il n’y avait une lettre de non opposition. Après, l’ICCN comme enfant de l’état congolais a suspecté la Cour de Goma avant d’aller à la Cour de Tanganyika. Nous y avons comparu et l’ICCN avait reçu le jugement ne reconnaissant pas la population de Nzulo, comme propriétaire de la terre. Après cette étape, nous avons fait une tierce opposition pour dire que le jugement de l’ICCN n’a pas d’effets sur la partie de Nzulo. Nous, en tant que population, nous sommes allés détruire l’assignation avec l’ADD », a expliqué le chef de village de Nzulo.

« Après, le Gouverneur militaire Ndima Kongba avait suspendu les travaux de construction qui commençaient à y être exécutés. Comme nous sommes respectueux de la procédure judiciaire, nous l’avons attaqué à la Cour d’appel de Goma. On a interjeté l’appel au Conseil d’Etat et nous y avons comparu. Ici, nous avons gagné l’Etat congolais et nous avons tous les documents. Ce sont ces documents qui nous donnent la garantie de rester à Nzulo. Et donc, la population de Nzulo n’est pas spoliatrice et elle est propriétaire des terres » a-t-il renchéri.

Le village Nzulo est composé de quatre notabilites notamment celle de Kifuko, Katatsa, Bishange et Kabastana qui est dans la partie Nord et sud de la route nationnale numéro quatre, dite route Goma-sake.

Voulant avoir la version de l’ICCN, nos efforts ont été vains. Notez qu’au mois de février 2024, la population de ce village était estimée autour de 20 milles habitants.

Josué Bulonfu

Actualité Société