Nord-Kivu: mécanisme de vérification ad hoc renforcé sur le cessez-le-feu, la société civile émet des doutes

Nord-Kivu: mécanisme de vérification ad hoc renforcé sur le cessez-le-feu, la société civile émet des doutes

Les travaux du mécanisme de vérification ad hoc renforcé (MVA-R) ont été lancés à Goma, ce mardi, ceux-ci consistent à veiller au respect du cessez-le-feu et détecter les différentes violations qui pourraient être commises par les deux acteurs en conflits notamment Rwanda et la RDC, sous la facilitation angolaise, dans la salle d’attente du poste frontalier de la grande barrière de Goma.

« Le plus important, c’est surtout de faire en sorte qu’on arrive à la paix et le seul chemin c’est de rendre à cette région ce qui lui revient. Ce qui lui revient c’est d’être une région riche et la paix qu’elle mérite, qu’on mette enfin fin à la souffrance des populations qui sont là. Nous avons aussi tous insisté sur la nécessité du respect du cessez-le-feu et nos collègues du mécanisme de vérification ad hoc, sûrement, le feront et nous aideront à atteindre ces objectifs et dire que ceux qui insistent sur les armes, c’est le mauvais chemin. Le bon chemin, c’est la recherche de la paix et c’est le devoir qui nous a été incombé par les trois présidents. Ils nous ont confié cette mission pour que nous puissions faire revenir la paix, non seulement dans l’Est de la RDC mais surtout dans la région des grands lacs. C’est tout ce que la population attend de nous », a expliqué le ministre angolais des affaires étrangères, Tète Antonio.

Ont pris part à ses assises, la ministre d’État congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, le ministre des Affaires étrangères rwandais, Olivier Nduhungirehe, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies en RDC, Bintou Keita, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, le général major Peter Chirimwami Nkuba, quelques ambassadeurs basés en RDC et les membres de la société civile de la province du Nord-Kivu.

Quant aux acteurs de la société civile, ils voient en cette demarche une perte de temps plutôt favorable au Rwanda qui occupe des gisements miniers dans la province du Nord-Kivu et ne manifeste aucune volonté de retirer ses troupes sur le sol congolais, dénonçant l’attitude  “l’hypocrisie” du Rwanda face à la feuille de route de Luanda.

L’attitude du ministre des Affaires étrangères du Rwanda n’a pas plu à quelques figures de la société civile pendant les échanges, fustige un cadre de la société civile en province.

« Il a dit qu’ils vont vérifier les relations entre les deux pays et enfin il a dit qu’ils vont lever des mesures  de défense. C’est quoi ces mesures de défense ? Pourquoi il n’a pas dit clairement qu’ils vont retirer les RDF sur le sol congolais ? Ces assises ne nous rassurent en rien parce que vous vous rappelez, après la signature de la feuille de route en Angola, il y a eu des discussions qui se sont suivies mais après ça, Kalembe est tombé. Aujourd’hui c’est Kamandi qui est tombé. Hier, c’était des affrontements au niveau de Kahira« , s’est indigné Jean Claude Bambanze, président de la société civile de Rutshuru, territoire occupé par les rebelles.

L’armée  rwandaise soutient les rebelles du M23 qui poursuit son offensive en violation du cessez-le-feu pourtant exigé par les acteurs internationaux et nationaux et gage de décrispation du conflit, les rebelles estiment qu’ils ne sont pas engagés par ce processus, depuis un temps rébellion gagne du terrain et est actuellement présent dans cinq des six territoires que compte le Nord-Kivu.

Rossy Muhemedi

Actualité Sécurité