Macron vs Tshisekedi: Passe-Passe de savon

Macron vs Tshisekedi: Passe-Passe de savon

Gaéthan KOMBI, Politologue-Éditorialiste

L’on se croirait devant un tribunal où deux présidents aux destins similaires, l’un réélu par la loi du « moindre mal » et l’autre dont la légitimité intérieure ne cesse de dégringoler trouvent le bémol à leurs échecs. Le 4 Mars, un bon samedi où Kinshasa se transforme généralement en un vaste bistrot, même le son de la musique n’a pas eu le dessus sur le son des coups de poings que s’assénaient, à tour de rôle, Emmanuel MACRON et Felix TSHISEKEDI.

Du haut de son physique Betoné, Ya Fatshi, comme le surnomment ses « mopap » n’a laissé transparaître aucun signe de déracinement. Il a plutôt, tel un vrai « Béton armé », résisté aux piques insidieusement lâchées par son visiteur francais. D’un ton guttural impregant le Mobutisme nostalgique, Felix TSHISEKEDI a d’ailleurs lancé la première offensive.  » La France-Afrique est dépassée. Si la France veut être en concurrence avec d’autres partenaires de l’Afrique, elle doit se mettre au diapason. »

Cette phrase, la même qui reste enfuie dans les esprits des panafricains révoltés, qui voient aujourd’hui la France comme une ancienne vache laitière dont les tétons sont à sec, a été prononcée par le président Congolais. Soudain, son homologue français, visé sournoisement, a paru un peu échevelé.

Blessé dans son amour propre, jugé d’incapable (éloquemment) par son hôte, Emmanuel Macron, drapé dans son sari de petit donneur de leçon occidentaliste, a d’abord contesté la véracité des élections qui ont porté TSHISEKEDI au pouvoir en invoquant le fameux mot de l’ancien ministre des affaires étrangères français Jean Yves Le Drian « Le compromis à L’Africaine ». Remis en cause plus de 4 ans après sa proclamation comme président de la RDC, le fils du sphynx est sorti de ses gonds jusqu’à se lancer dans un petit affrontement frontal avec le premier citoyen de l’un des membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le doigt d’honneur de Felix Tshisekedi à Macron a peint ce point de presse des couleurs d’un affrontement entre deux chefs d’État, dont l’un veut finalement se faire respecter dans son pays où une grande partie doute encore de ses capacité de leadership, et l’autre qui est à la reconquête du respect perdu par son pays en Afrique. Béton n’a pas admis qu’un monsieur, certes président d’une des grandes puissances au monde, conteste sa légitimité devant son propre peuple. La seule manière d’éviter ce qui aurait été le plus grand affront de l’histoire de la RDC, était d’avoir du répondant. Le comble est qu’on a jamais été loin du « Tu dis des bêtises…Non, je sais ce qui s’est passé…Non, tu mens.. ».

Si on savait ce qui se cachait derrière cette visite de Emmanuel Macron en RDC, le spectacle que cela nous réservait, on s’en serait jamais opposé. Lol…

Éditorial