Chronique: Non, Goma International Music Festival n’est pas un mort-né mais…

Chronique: Non, Goma International Music Festival n’est pas un mort-né mais…

Du 3 au 4 septembre dernier, la ville de Goma a accueilli Goma International Music Festival, une initiative de l’artiste Wanny S King qui a permi à plus de 15 artistes musiciens de prester au stade Afya. Cette édition inaugurale fait déjà couler encres et salives dans le bon comme dans le mauvais sens. La question à se poser c’est : le Festival est-il déjà un mort-né ou doit-on donner du temps aux organisateurs ?

Par David Kasi et Jacques Kyanga

 » C’est la première édition, on doit plutôt encourager les initiateurs « . C’est l’une des phrases de soutien qu’on lance après cette première expérience. Mais ce n’est pas parce que c’est le premier numéro qu’on ne doit pas pour autant critiquer. Ce n’est pas non plus parce que ce n’était pas une  » réussite  » qu’on doit tirer déjà une conclusion et dire que c’est déjà un « mort-né « . Mais une chose est sûre, les organisateurs doivent beaucoup apprendre pour faire mieux aux éditions prochaines.

Bien communiquer, un casse tête

La communication demeure le grand problème de presque toutes les activités artistiques et culturelles de la ville de Goma. Et bien-sûr, la première édition de Goma Music International Festival n’a pas dérogé à cette maudite règle. Le fiasco n’était pas dû à un manque de niveau de nos stars car c’était presque la crème de la crème avec des invités comme JKM, Voldie Mapenzi, Sisco Raggar, Demba MKALI de Beni… À notre avis, l’épine dans le pied de l’organisation était un manque criant de maîtrise dans la planification, la gestion, et les stratégies de communication pour s’attirer le public. Manque des moyens pour communiquer? Favoritisme ou absence des compétences requises? Des questions qui restent pendantes et auxquelles les organisateurs devraient trouver des réponses pour la deuxième édition.

À titre d’exemple, on se rappellera de la première édition de Muda Superstar à la fin de l’an passé et en début de celui-ci. Certes, la comparaison n’est pas raison mais ce n’est pas non plus interdit de copier les bonnes manières. Durant plusieurs semaines, ce concours de musiques à fait sensation dans la sphère culturelle de la ville volcanique et ailleurs. Les concepteurs en étaient également à leur première expérience, mais ils ont mis les bonnes personnes à leurs places pour réussir. Aux organisateurs de GIMF d’apprécier.

Un autre point à souligner est le choix de canaux de communication. Dans ce siècle présent, les médias traditionnels ne rivalisent plus avec les médias numériques ou sociaux. Hélas, les organisateurs du festival n’en ont pas tenu compte. Tous les grands événements font recours désormais au numérique, en amont, à mi-parcours et même en aval pour faire revivre au public les moments forts ainsi que pour faire large diffusion mais aussi pour l’archivage. Il suffit de visiter les réseaux sociaux de Goma International Music Festival pour s’en rendre compte. Aucune photo, professionnelle ou pas, y a été publiée pour archiver. On y trouve que de lives Facebook faites avec une caméra téléphonique. Un fait qui nécessite une correction. Sur le moteur de recherche Google, on trouve difficilement 3 à 4 articles écrits annonçant la tenue du festival. Plus de 48 heures après la fin de l’événement, le monde ne sait pas comment tout s’est déroulé.

Les coulisses, des questions se posent

On ne reviendra pas longtemps sur ce stade Afya qui sonnait creux et ce festival qui n’avait qu’un seul partenaire (Bralima) et a peine 5 stands d’exposition. Revenons sur le fond et le show.

Inimaginable de voir des artistes vadrouiller en plein cœur du festival avant de monter sur scène. De Vicky YM à Demba MKALI, on s’imagine bien que le public s’était lassé de les voir avant de les entendre. Entre selfie et rigolade avec le public, ça manquait de saignant. Sur scène, la compétence chez les artistes y était mais hélas, interruption du courant, le son mal dosé sans parler des fumigènes qui laissaient à désirer. Les artistes sont sacrés, la gestion de leur image demande une certaine délicatesse. Là encore, Goma international musicale festival a failli.

Les points avancés ci-haut sont parmi les choses qui ont déclenché des conclusions hâtives. Pour y revenir, les organisateurs de Goma International Music Festival sont à leur première expérience et ils viennent d’enrichir l’agenda culturel de la ville touristique de la RDC, chose à encourager. Ils doivent retravailler sur les critiques reçues pour revenir plus fort à la seconde édition.

On a hâte de revivre la prochane.

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