Tensions Monusco-populations en RDC, une misssion de plus de 20 ans de l’ONU tombe à l’eau

Tensions Monusco-populations en RDC, une misssion de plus de 20 ans de l’ONU tombe à l’eau

Tribune

Les missions de maintien de la paix décidées par le Conseil de sécurité de l’ONU éprouvent de sévères critiques ces jours-ci sur le continent africain. Durablement déployées en Afrique subsaharienne avec de nombreuses agences du système des nations unies. L’activité de maintien de la paix, participe au concours du retour d’une paix durable dans des pays déchirés par les conflits armés.
On en dénombre plusieurs missions à travers l’Afrique du sud de Sahara. De la Minuad au Darfour en passant par la Minuss au Soudan du Sud, la Fisnua en Abiye, la Minusma au Mali, la Minusca en Centre Afrique à la Monusco en RDC, ces missions de maintien de la paix n’abordent pas d’un nombre important de jugement positif avec elles.

Si certaines populations essayent de demander leur départ à demi-mot dans leurs pays respectifs, d’autres populations par contre le réclament avec un langage très coloré et par conséquent trop violent. C’est le cas, de la mission des nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco).

Des résultats non persuasifs, l’opinion congolaise ne supporte plus cette présence sur son territoire

Par un mouvement de grève lancé par les organisations de la société civile congolaise, les manifestations pour réclamer le retrait des casques bleus ont viré en des scènes mortuaires. Le Gouvernement congolais dénombre une trentaine de morts et plus d’une centaine de blessés, dans ces réclamations qui se sont transformées en affrontements horribles à Goma, Butembo et à Beni en province du Nord-Kivu, signe que la méfiance entre les populations congolaises et la présence des casques bleus est énorme.

Déployée depuis 1999 en République démocratique du Congo, la mission songe pourtant à son retrait graduel

Sur la demande du Gouvernement congolais dirigé à l’époque par le président Laurent Désir Kabila, ses compagnons de lutte lui avaient tourné le dos. Arrivé au pouvoir en 1997 par un coup d’État contre le président unitariste le Maréchal Mubutu, le nouveau président s’est fait des alliances militaires avec le bloc ougando-rwando-burundais pour asseoir sa rébellion à la tête du pays, dans une guerre qu’il appelait de libération. Voulant retaper les accords signés, ces derniers lui ont montré les canaux. Les guerres éclatant en 1998, le territoire congolais subissait alors un démembrement des belligérants, l’ONU intervint en mission d’observation en 1999, libérateur fut assassiné en janvier 2001.

L’Organisation des nations unies décide du déploiement d’une mission d’observation en RDC

En pleine deuxième guerre du Congo, par une résolution du Conseil de sécurité, l’organe de l’ONU chargé du maintien de paix internationale. La mission se nomme, la mission d’observation des nations unies pour le Congo. Dans un contexte d’imbroglio total, la classe politique congolaise perdue dans toute initiative diplomatique. Par cette résolution, l’ONU pensait intervenir pour le compte du peuple congolais, mais la configuration de cette intervention ne présageait pas une issue heureuse pour ce peuple.

Une victoire éclaire à l’actif de la mission, contre le M23 en 2013

Présente en RDC avec pas moins d’une vingtaine d’agences du système des nations unies, la mission onusienne ne fait pas mieux que ces vingt-deux autres programmes, fonds et agences spécialisées venus pour stabiliser et maintenir le développement de la RDC. La mission change de nom en en juillet 2010, et devient la Monusco. Elle crée une brigade d’intervention rapide en 2013, constituée essentiellement des troupes du continent africain. Sous la conduite de l’ONU, cette brigade parvint à démettre la rébellion du M23 aux origines rwandaises après des négociations marathon, parties de l’Afrique du Sud jusqu’à Nairobi au Kenya. Une victoire, qui n’a longtemps pas fait la gloire de la mission, car, quelques années plus tard, la rébellion qui opère sous couverture des entités étrangères refait surface sur le sol congolais, au grand étonnement de ses populations.

Les conflits à répétition n’ont pas faibli depuis la première guerre déclenchée en 1996. La grande partie de la populations de la RDC stagne dans une situation de pauvreté, malgré les efforts des nations unies à travers ces différents programmes et sa mission de maintien de paix. La République démocratique du Congo occupe la 9ème place au classement des pays les plus pauvres de la planète, selon les récentes statistiques établies par les agences spécialisées en la matière. Comme dans les pays où ces agences sont présentes aux côtés des missions de maintien de paix, ces pays occupent les places alarmantes. A ce côté, l’on ne peut que dire que cette mission au Congo n’est qu’un grand échec vu ses résultats ou soit, elle réussit autre chose que ce qu’elle est venue faire. Le Congo étant un pays riche des minéraux, un des véhicules de la Monusco a été intercepté en son bord chargé des matières premières a la frontière avec le Rwanda en août 2011. Un événement qui avait indexé la mission aux autres pilleurs des ressources naturelles, faute des signaux significatifs de sécurité, profitant de la porosité des frontières de la RDC au sein de l’opinion congolaise.

La fusillade au poste frontalier de Kasindi dans le territoire de Beni, augurera mauvaisement l’aventure onusienne en RDC. Un acte qui est arrivé au mauvais moment, ces casques bleus qui ont tiré sur un groupe de civils non armés était un acte de sabotage. Cela a surchauffé les esprits, qui ne soutiennent plus cette présence et a occasionné une mauvaise perception de l’ONU vis-à-vis du peuple congolais. Son plan de retrait étant en marche, le Gouvernement congolais veut qu’il soit accéléré.

Rossy Muhemedi

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