RDC 62 ans après : la souveraineté est-elle déjà acquise ? Le Dr. Trésor Muhido répond

RDC 62 ans après : la souveraineté est-elle déjà acquise ? Le Dr. Trésor Muhido répond

Au cours d’une conférence-débat sur la souveraineté de la République Démocratique du Congo 62 ans après , organisée à l’Université de Goma ce jeudi 30 Juin, l’internationaliste congolais a fait usage des bonnes idées pour aspirer à une bonne et vraie souveraineté de la RDC au sujet des “ interventions militaires étrangères 62 après l’indépendance.”

Devant une centaine d’étudiants de différentes obédiences scientifiques , des politologues, des juristes , économistes, des autorités politico-militaires provinciales, le Dr Trésor Muhido Mukunya est intervenu sur « Les interventions militaires étrangères 62 après l’indépendance». Il a fait le tour d’horizon des interventions militaires ayant été louées pour la paix et la sécurité en République Démocratique du Congo. Il a donné des cause possibles ayant conduit à la non réussite telle que constater par plus d’un actuellement.

«La constitution de la République Démocratique du Congo est battue sur le principe de souveraineté.
La souveraineté veut dire que c’est le peuple qui décide de sa forme de gouvernement et de toutes les interventions possibles qui peuvent exister
.» a lancé le Dr. Trésor Muhido Mukunya

Celui-ci précise que la souveraineté est exercée directement par la population par voie des élections et par voie référendaire mais aussi et surtout indirectement par ses représentants.

Il rallume une observation selon laquelle « la République Démocratique du Congo, depuis son accession à l’indépendance, reçoit généralement des forces étrangères, soit sous la bannière des nations unies, soit sous la bannière des organisations communautaires ( Union Africaine, SADEC, East African Community,…) et les accords bilatéraux ou multilatéraux avec d’autres états,» a renchérit l’intervenant .

Dans cette logique de la quête de la bonne souveraineté, l’accent sur la voix de la population n’est pas prise en compte.

«Rarement le point de vue de la population n’est pris en compte. Ça veut dire c’est difficile de savoir est-ce que la population est d’accord avec l’intervention d’une telle ou d’une autre force ou pas.
Cela violerait au moins la souveraineté de la population, parce qu’elle doit soit directement ou indirectement être impliquée et encore pire, ce sur récemment on voit des remous et des contestations de la présence de certaines forces étrangères
.», a martelé le Docteur Trésor Muhido Mukunya.

62 ans après l’indépendance, l’intervenant ne cautionne pas la sous-traitance de la sécurité du pays et des (perpétuelles) réceptions des forces étrangères sans que la population en générale ne soit consultée ou ne soit d’accord parceque cela poserait un problème de la souveraineté de l’indépendance chèrement acquise.

Les moyens de consultation

«Il y a plusieurs moyens, la constitution prévoit par exemple le référendum, il y a également des consultations publiques, on organise des réunions avec toutes les couches de la population sur toute l’étendue de la République ou dans les entités qui sont concernées[…] que les gens de ces entités soient consultés et qu’il y est un consentement libre et éclairé. Ça veut dire on sait qui vient et que-ce qu’il va faire et non pas des forces qui viendront plutôt défendre les intérêts économiques de leurs propres pays en RDC, ça remet en cause complètement l’indépendance qu’on a eut depuis 62 ans. »

Illustration des participants à la conférence à la conférence-débat

62 ans après : Consolidation ou Dégradation ?

« On a consolidé plusieurs aspects en matière de liberté. On peut décider jusqu’à un niveau sur certaines questions et beaucoup plus en matière militaire c’est une forte dégradation. On voit toujours l’infiltration des Forces Armées de la République Démocratique du Congo et la présence renouvelée et renouvelée des forces étrangères et que ces forces étrangères commettent également des violations massives de droit de l’homme et ils ne sont jamais tenus pour compte. On dit qu’ils doivent être rapatriés chez eux où il vont suivre la justice mais malheureusement la justice ne s’est jamais prononcée sur ces questions là,» a répondu le Docteur Trésor Muhido Mukunya

Et de poursuivre

«En matière d’intervention, je pense qu’il y a eut plusieurs dégradations mais il y a une façon de redresser la balance. Redresser la balance veut tout simplement dire il faut consulter la population. On a le droit de disposer de nous-mêmes, on a le droit à l’autodétermination, les points de vu des dirigeants ne reflètent pas nécessairement et toujours le point de vue de la population en général»

La République Démocratique du Congo célèbre son 62eme anniversaire de l’indépendance dans un contexte sécuritaire très perturbé par des violations massives des frontières du territoire national.
La partie Est de ce pays est plus que menacée par des invasions militaires attribuées aux pays voisins notamment le Rwanda et l’Ouganda. Ces actes peines à être reconnus par les organisations communautaires international ou les Nations Unies et d’autres puissances mondiales pour mettre fin aux conflits qui suyent la souveraineté nationale en RDC.

Didier Bujiriri

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