La flambée des prix des produits de première nécessité est remarquée actuellement à Goma capitale de la province congolaise du Nord-Kivu depuis le déclanchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Un sac des pommes de terre par exemple qui se vendait à 45 USD, se vend actuellement à 60-65 USD. C’est aussi pareil pour les haricots, les maïs, qui sont des produits directement cultivés dans la province du Nord-Kivu. Ce cataclysme spectaculaire s’est produit aussi aux produits qui sont importés par la RDC, (l’huile végétale, le riz et la farine de blé), qui ont vu leur prix doublé en un clin d’œil. Ce qui veut dire que les conséquences des sanctions contre Moscou se font sentir déjà à Goma.
« Cette situation de hausse du prix s’explique simplement par la hausse de prix du carburant (pétrole) au niveau international. Vous savez, tous les produits que nous consommons à Goma, viennent de l’intérieur ou de l’extérieur du pays par voie terrestre« , nous explique Carlos Bakebaenda, secrétaire et rapporteur de la coopérative Bas peuple au Nord-Kivu.
La crise Russo-Ukrainienne à la base du chaos de l’économie mondiale ?
Alors que presque toutes les bourses mondiales sont au rouge ce dernier temps à cause d’une avalanche de sanctions contre Moscou, depuis son invasion en Ukraine, toutes les grandes économies planétaires seront affectées. La RDC en particulière et le monde en général en subiront à des niveaux différents. Cela s’explique par le fait que la Russie et l’Ukraine produisent en grande quantité sur le plan mondial le pétrole, le gaz, le blé et l’aluminium.
« La ville de Goma, la RDC, l’Afrique et le monde entier subira les conséquences des sanctions économiques imposées à la Russie. Cela est dû à la dépendance de l’Europe et l’Afrique de Moscou. La RDC sur le plan structurel, pas des industries ni des infrastructures routières. C’est une dépendance économique extérieure à outrance. Avec cette situation de la guerre en Ukraine, la situation économique pourra s’empirer davantage, car nous ne produisons rien« , explique le Professeur Dady Saleh, expert économiste.
Que doit faire la RDC pour sortir du gouffre ?
La série de sanctions vis-à-vis de Moscou, semble être une véritable chimère à l’économie mondiale. Si Moscou cherche à contourner ses sanctions à travers ses partenaires (Chine, Inde, Turquie…), Les effets de ces dernières se font sentir partout, peu importe le degré.
La RDC par exemple, dont son économie dépend à 90% des matières premières, ne s’en sortira pas facilement. Pour sortir de cette situation, « la RDC doit mettre en place une politique du développement structurel c’est-à-dire des infrastructures routières et industrielles et investir dans l’agriculture au en premier plan » explique encore une fois Dady Saleh.
Pendant ce temps, la RDC avec son projet du parc agroalimentaire de Bukanga Lonzo, qui a échoué à cause du détournement des fonds y alloués, la population fait de l’agriculture avec ses moyens de bord, mais au retour, la totalité des produits locaux n’atteignent pas les villes à cause de mauvais état des routes.
Il y a donc lieu de conclure que la guerre en Ukraine, les sanctions contre Moscou, les pays pauvres qui dépendent plus des importations, en payent le gros prix, pourtant, la conflit est à des milliers de kilomètres de l’Afrique.
Amiral Senghor