Goma/Volcan Nyiragongo: les sinistrés face à leur destin ( Reportage)

Goma/Volcan Nyiragongo: les sinistrés face à leur destin ( Reportage)

La situation des sinistrés de l’éruption du 22 mai 2021 du volcan Nyiragongo est toute autre que celle que les autorités congolaises imaginent. Si beaucoup d’organisations, hommes et femmes humanitaires se rangent aux efforts du gouvernement congolais, pour bien aider ces sinistrés, il s’observe cependant un grand problème, celui de ne pas associé directement les autorités des bases issues de ces sinistrés, pour mieux gérer cette catastrophe. En ce sens, votre média a réalisé un grand reportage sur la situation de ces sinistrés, pour savoir, huit mois après l’éruption, quel est le sort de ces derniers.

Nous sommes dans le camp de Kahembe où des milliers de sinistrés passent leur quotidien depuis plusieurs mois. Désespoir et désolation quand il faut faire un tour dans ce camp, où les conditions de vie sont un véritable calvaire pour ces sinistrés. Le manque de la nourriture a déjà causé la mort d’un enfant sinistré, alors que visiblement, beaucoup ont une mauvaise santé, mal nutrition dans ces maisons de fortune.

L’entretien

Comment expliquer pareil situation, vue la mobilisation du gouvernement et tous ses partenaires face à la gestion de la catastrophe ? Nous avons eu des grandes révélations chez les sinistrés :

Dans ce dossier, il y a un grand problème, celui des « faux sinistrés« . Ces sont des personnes qui bénéficient de l’aide destinée aux vrais sinistrés. Ces faux sinistrés est le résultat d’avoir pas associé les autorités de base des villages engloutis par la lave, pour identifier leurs administrés. D’où il y a eu une sélection/identification sélective. Des vrais sinistrés vivent maintenant les conséquences que vous voyez dans le camp . Parmi les faux sinistrés, les épouses militaires sont majoritaires, car elles jouissent de l’influence de leurs époux qui assurent la garde du site.

Camp des sinistrés du volcan Nyiragongo/ Ph. Amiral SENGHOR, Fiston Issemwami

Voilà pourquoi, pour trouver juste un jeton comme véritable sinistré est un problème très sérieux. En ce qui concerne le problème des parcelles leur donné dans les sites de Kibati et Kibumba, deux sites donnés par l’ex première Dame Olive Lembe Kabila et l’actuelle première Dame Denise Nyakeru dans le territoire de Nyiragongo, les mêmes désordre de faux sinistrés s’observent dans l’octroi des parcelles aux sinistrés. Dans ces deux sites, les faux sinistrés ont bénéficiés des parcelles au détriment de vrais sinistrés, qui galèrent dans leur camp.

Que comptez-vous faire ou que demandez-vous concrètement au gouvernement ?

Au lieu de continuer dans pareilles souffrances, nous n’avons qu’une seule option, celle de retourner dans nos parcelles respectives. Ce que nous demandons seulement au gouvernement, c’est de nous venir en aide en nous construisant des maisons d’abris provisoires dans nos parcelles.

Mais pensez-vous vous que cela sera facile, alors que le gouvernement a interdit le retour de la population sur le lieu touché par la lave avec pour motif : la présence probable du gaz, d’où il fallait attendre l’aval des scientifiques face à ce danger ?

À ce sujet, je sais que le gouvernement se soucis moins de sa population. Nous vivons avec ce volcan depuis nos aïeux. Si la présence du gaz constituait un danger, mais toute la ville de Goma est concernée, et, pas une seule partie, donc le territoire de Nyiragongo. Comme vous le voyez, nous avons déjà creuser de puits de plus de deux mètres, nous sommes au sol d’avant, il n’y a pas de danger. Nous avons aussi procédé au traçage des limites des parcelles, et leurs propriétaires y construisent et y retournent progressivement. On n’a pas des choix monsieur le journaliste.

La position de l’État face à cette situation.

L’administrateur policier du territoire de Nyiragongo n’a pas été plaisant face à ses concitoyens sinistrés qui construisent et regagnent à nouveau sur cette coulée de lave.

« La zone a été déclarée « zone rouge  » par le gouvernement congolais pour protéger sa population. La mesure est toujours en vigueur. Donc toute violation est punissable. Personne et encore personne n’est autorisée à y retourner, » nous dit le commissaire supérieur principal, Patrick Iduma, AT Nyiragono.

Commissaire supérieur Principal Patrick Iduma, AT Nyiragono

Dans ce reportage, cette situation des sinistrés est presque la même dans les sites de Kibati ( Kanyaruchinya ) et Munguna. Reste à savoir si le gouvernement aménagera les efforts pour les deux sites (Kibumba et Kibati) donnés aux sinistrés, soient construits pour que ces derniers y soient définitivement délocalisés. À titre de rappel, l’éruption du volcan Nyiragongo du 22 mai 2021, a laissée des milliers des personnes sans abris, en consument tout à son passage.

Amiral Senghor et Fiston Issemwami

Société