« Repenser le travail de la presse au Nord-Kivu face aux différents défis de la gouvernance et la paix » est le thème choisi par les journalistes, propriétaires des médias, acteurs de la société civile et les experts pendant les deux jours des états généraux de la presse du Nord-Kivu, du 20 au 21 décembre 2021.
« Nous voulons que la presse soit au service du peuple. Que nous puissions prendre conscience de notre responsabilité pour accompagner les autorités au développement de notre pays. Que nous puissions mettre ensembles le peuple sur le bon chemin. La presse a une lourde charge, celle d’accompagner l’autorité à maintenir la paix et la cohésion de notre pays, mais aussi l’unité entre les peuples » s’est exprimé le doyen Elongo Kandakanda, ancien président de l’union nationale de la presse du Congo, section du Nord-Kivu et Directeur Provincial de la RTNC/NORD-KIVU, avec plus de 50 ans de carrière.
Un travail titanesque a été réalisé par 15 commissions avec pour objectif de « donner à la presse du Nord-Kivu un nouveau cadre de travail, mais aussi définir des stratégies pour relever certains défis auxquels fait face la presse en province du Nord-Kivu.
Pendant ces états généraux, ces 15 commissions ont étudié d’abord les grands défis auxquels fait face la presse, en relevant les forces et faiblesses pour proposer ensuite des pistes des solutions.
Parmi ces 15 commissions, nous trouvons par exemple celle du fonctionnement de l’UNPC, celle du statut des journalistes, celle de formation et écoles des journalistes, mais aussi celle de la légalisation des médias.
Mouton noir…une bête à abattre
« Mouton noir« , une expression pour qualifier des faux journalistes sans rédaction et sans formation. Bien que dans plusieurs pays le journalisme soit réservé aux génies à l’université, au Nord-Kivu en particulier et en RDC en générale, la loi du 22 juin 1996, laisse beaucoup de brèches à tous d’être journaliste vaille que vaille et, cela semble être une vraie source du phénomène « mouton noir« .
Représentant le gouverneur militaire à ces états généraux, le général Sylvain Ekenge se lance contre ce phénomène.
« Nous allons mettre fin aux moutons noirs« , s’est exprimé le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Une panacée pour sauver le navire
En ce sens des états généraux de la presse au Nord-Kivu, grande proposition est celle de la révision de la loi du 22 juin 1996, en se référant aux contextes actuels, pour mettre en place des garde-fous à la presse congolaise.
On retiendra aussi celle de veiller sur l’octroi des cartes de presse de l’UNPC, cette dernière doit aussi jouer le vrai rôle d’un rassembleur. Et de renchérir en ce qui concerne les cartes, qu’il a été proposé aussi de spécifier la fonction « journaliste » de celle de animateur, technicien ou comédien, pour éviter le tohu-bohu observé dans la presse.
Également, créer un ordre national des journalistes ; créer aussi un répertoire des toutes les rédactions du Nord-Kivu pour connaître la situation régulière du journaliste. Avec celle ci, ça va permettre que les médias qui ne sont pas viables c’est-à-dire n’étant pas capable de prendre en charge un personnel qualifié, de fermer leurs portes. D’où la nécessité d’un contrat, mais aussi mettre fin au cumul des fonctions entre journaliste et agent de marketing.
Aussi, il a été proposé que les médias puissent être légalisé pour qu’ils soient viables. Enfin que l’UNPC fasse pression aux responsables des médias, pour faire enregistrer les journalistes pour non seulement des formations de mise à niveau, une façon d’avoir une main sur la rédaction et, que les journalistes auront leurs cartes avec facilité.
Dans ce sens, il est important de souligner que « si toutes ces propositions sont prises en compte et appliquées, le changement sera automatique« , s’est exprimé un journaliste participant.
Notons qu’à ces assises, y ont pris part avec un sentiment de satisfaction, les journalistes, tous les présidents sectionaires de l’UNPC Nord-Kivu, les doyens de la presse, les promoteurs des médias ainsi que l’invité d’honneur, le président de l’UNPC Sud-Kivu.
Amiral SENGHOR